NICE FRAGMENTEE

A chacun ses mots... Ceux de Patrick Allemand lors de son dernier meeting, très offensif, parlant de... "sparadrap" du capitaine Haddock... Quelle disparité de niveaux de langage entre les deux hommes. On sent une réelle potentialité d'offensive de la part du candidat de la gauche pseudo unie... Estrozy en a pris de tous les bords. Des jeux de mots fins, certes, (enfin, quand on connait la finesse du personnage), des mots qui savaient piquer là où il fallait, jouant sur deux cartes, locales et nationales, jouant sur les deux tableaux, notamment avec la chute de popularité de Nicolas Sarkozy. On pourrait se demander, quand même, où se trouve l'unité de la gauche quand le journal la Libération publie d'un côté, la nouvelle hausse de popularité de notre président (Libération du 3 mars) dans un baromètre Ipsos-Le point à paraître jeudi, ainsi qu'un article relatant la division de la gauche niçoise (A Nice, Estrosi sur le gril) :

«Mayonnaise». Mais pourquoi seule la droite aurait-elle droit à sa guéguerre ? La gauche aussi sait faire. La chamaillerie s’appelle «Patrick contre Patrick», Mottard versus Allemand. Le premier, Mottard, se croyait candidat naturel, ayant talonné Peyrat de 3 500 voix en 2001, puis mené la bataille de l’opposition pendant sept ans. Le second, Allemand, 48 ans, avait l’ambition et l’appareil, ce qui lui a fait gagner l’investiture officielle du PS. Il a pris de l’avance, selon le sondage Nice-Matin (lire ci-contre) : «20 % contre 8 %, il [Mottard, ndlr] ne joue plus. Le débat au sein de la gauche est tranché. Et le seul qui peut battre Estrosi, c’est moi !» assure Allemand. En pointant que l’écart se resserre au second tour : plus que 10 points, contre 30 en automne. Beau joueur, bien qu’exclu du PS, Patrick Mottard, 56 ans, propose une fusion des deux listes de gauche au second tour. «La mayonnaise peut prendre, assure-t-il. S’il y a la moindre chance de gagner, les électeurs nous botteront les fesses.» Mais comme les deux Patrick ne se parlent pas, ça ne sera pas évident.

Le sparadrap du capitaine Haddock pour recoller des fragments de Nice. Comme Nice Matin a toujours la main tendue pour soutenir son mentor, Christian Estrosi, et à appuyer ainsi d'un article émouvant, Patrick Mottard ! Jouer la division de la gauche pour mieux colmater la division de la droite et ses dérives ?

Cependant, il faut souligner le caractère débonnaire de Patrick Mottard. N'y voyez là aucune ironie, juste un certain "attendrissement" pour une lutte acharnée contre l'oubli, l'oubli d'une victoire frôlée en 2001 et la persévérance dans un objectif unique : la mairie de Nice. Je reste cependant dubitatif quant à la réelle potentialité de Patrick Mottard d'être un maire d'une grande ville, même s'il en reste sympathique de par sa culture et son humanisme. Ce qui ne serait pas forcément dédaignable pour une liste de gauche dans toute sa diversité.

Demain soir, il fait jouer sa pièce "Fragments de Nice" au CAL  de Bon Voyage, bien "poliment" commentée par Nice Matin. Sa manière à lui de se "la jouer" nissart. Surement plus intéressant que de trouver des farcis niçois à tout coin de rue... (Patrick Allemand ne doit pas beaucoup sortir...et cela n'est pas cohérent alors qu'il dénonce la baisse du pouvoir d'achat, le prix du logement... Allez donc vous payer des farcis niçois...)

Quand on parle de colle...N'est-ce pas, en corrélation avec l'article de La Libération, une attente des électeurs niçois, de gauche, que ces deux-là se recollent ? A qui la faute, si la gauche doit perdre ?

Ce qui est plus tragique, c'est d'entendre Patrick Allemand de parler de transparence alors qu'il n'a pas répondu au questionnaire de l'Association Transparence-Internationale qui lutte contre la corruption, questionnaire envoyé à tous les candidats de villes de plus de 100 000 habitants et auquel seul le candidat Hervé Cael a répondu.

Si le risque est réel, il s'agira probablement d'un risque de forte abstention.

Du bon, du mauvais, il y en a partout, du mauvais, surtout avec la droite sarkosienne, certes, il ne reste plus beaucoup de temps pour faire son choix.